mardi 12 février 2008

Etre et Avoir

L'article de Flannie m'a rappelé que je voulais vous parler de quelque chose: la chance que j'ai eu avec mon école primaire.

En 2002 quand le documentaire Etre et Avoir est sorti au cinéma, je suis allé le voir avec ma Maman. A la fin, elle c'est tourne vers moi et m'a dis: "C'est quand même quelques chose les écoles comme ça, on en vois pas tous les jours, ça donne envie d'y être, etc." et moi de la regarder surprise "Mais Maman, c'est dans une école comme ça qu'on a grandi nous (mon frère et moi)."
Pour moi cette école suivis dans le documentaire, c'est mon école. Pour moi ce type d'ecole est normal. Je ne connais pas les écoles avec 30 élèves pas classes et plusieurs maitresses/maitres chacun couvrant certaines matières.

En CP ou CE1 nous avions commence la création d'un sentier d'interprétation. Ce sentier reliait les deux villages dans la vallée, chaque village ayant une partie des sections de l'école primaire. A l'époque il y avait dans la grande maison les maternelles (le groupe le plus nombreux), dans le préfabriqué les CP et CE1 et dans l'autre village les CE2, CM1 et CM2. Le préfabriqué a été construit lorsque j'étais au CP d'ailleurs.
Revenons au sentier d'interprétations: nous prenions parfois ce sentier, une dizaine-quinzaine de mômes accompagnés de deux adultes pour rendre visite a l'une ou l'autre des écoles. Notre instituteur avait commence ce super projet de faire des panneaux pour faire connaître aux marcheurs ce qu'ils pouvaient voir. A 7 ans, armés d'un pyrograveur (impensable aujourd'hui), nous tracions sur le bois les contours et les noms des oiseaux, des plantes et des arbres projetées par diapositive. Ensuite nous peinions avec attention les couleurs appropriées avant de couvrir le tout de laque pour le protéger. Je suis passée au CE2 et du coup je n'ai pas pu continuer le projet, puis mon ancien instituteur a été muté, et j'ai découvert quelques années plus tard nos beaux panneaux prenant la poussière dans un des coins de la classe.
Nous avions aussi rencontré le papa d'une élève, il était apiculteur et s'occupait aussi d'une pisciculture, on avait goûté a différents miels, on avait avec les diapositives dessine sur du papier des dessins pour accompagner notre histoire sur les abeilles et le miel.
Je me souviens aussi de sorties journée, nous allions a une cabane de berger au milieu des bois, nous nettoyions la source, dégagions les arbustes, etc. Je n'avais pas 10 ans.

En CE2 j'ai eu une maîtresse que j'adorais et qui faisais la classe a 3 sections en même temps. Lors de mon année de CM1 il y avait dans cette petite classe: 3 CE2, 4 CM1 et 2 CM2, nous étions 9 en tout. La dame qui nous gardais aux heures de la cantine nous avais amené chez elle et nous avait fait découvrir son pressoir a pommes, je crois que nous avions d'ailleurs goûté le jus de ces pommes pressées.
Au milieu de la cour il y avait un vieux poirier, la maîtresse nous avait fait chercher des recettes a base de poires et nous avions participer a la création d'une confiture de poires.

Notre cours était boueuse. Avec tous nos petits pieds qui y couraient dessus a longueur de recréations, le moindre brin d'herbe qui tentait sa chance se trouvait bien vite écrasé. Les garçons adoraient ça, on s'en doute. Je pense aujourd'hui à la patience de la maîtresse qui les laissait, un peu, faire la course autour du poirier et se couvrir de boue.
Je jouais souvent avec les garçons à l'époque d'ailleurs, sauf quand il s'agissait d'aller dans la boue. Par contre lorsqu'il fallait faire un match de foot dans la cantine, pas de problème j'étais là. Le but était juste devant la fenêtre. J'étais là aussi quand le ballon est passé au travers de la vitre... Finalement on avait pas choisi le meilleur endroit pour le but.

J'adorais lire, et quand j'avais fini les exercices de ma section, je faisais ceux de la section au dessus. Du coup, j'ai appris plus, plus vite, et lorsque est venu le temps de faire passer les tests d'entrée en 6e aux CM2, la maîtresse me les a fait passer aussi. Parait il que j'aurais eu les meilleurs scores. On m'a donc propose de sauter une classe. J'ai accepté car je savais que la maîtresse allait déménager.

Ca fait longtemps que je ne suis pas allée dans notre petite vallée. Mais j'en garde encore de super souvenirs. Malheureusement le Collège, ce n'était pas du tout pareil.
Mais je garde en moi cet insouciance, ce contact avec la nature que m'ont transmis mes parents et professeurs des écoles.
Mon seul regret? Mon père avait promis de nous amener à l'école en parapente et ça ne c'est jamais fait...

6 commentaires:

  1. Superbe ce billet! Que d'émotions, et quelle chance!!
    Le pyrograveur, j'ai connu ça chez mes grands-parents à la montagne. Nous gravions des panneaux pour diriger les randonneurs vers les refuges... ou vers les ventes de laits, fromages frais, etc...
    Aller à l'école en parapente, le rêve!!! Toutefois un peu difficile à réaliser! Tu pourras le faire une fois, si tu retournes là-bas?
    Merci pour cette jolie note, et à tout bientôt!

    RépondreSupprimer
  2. oulala mes souvenirs ne sont pas aussi precis que les tiens... grrr ca m'enerve parfois ma memoire de poisson rouge...
    joli billet en tout cas

    RépondreSupprimer
  3. hhaaa, le pyrograveur, nous aussi on en faisait !
    Moi non plus je n'ai pas eu plusieurs maitres pour une meme classe au primaire, d'ailleurs c'est assez rare je pense. Il y avait plusieurs classes de chaque niveau, mais une seule maitresse pour chaque classe, et nous faisions souvent des choses à plusieurs classes, c'était chouette...

    RépondreSupprimer
  4. @L'alouette: C'est sur que j'ai eu une sacrée chance. C'est chouette de faire des panneaux.
    Pour le parapente, non, pas si dur que ça. J'ai fait mon baptême de l'air avec mon père quand j'avais 7 ou 8 ans. La seule fois ou j'ai fait un vol en parapente d'ailleurs. Mais mon papa avait promis de nous amener un jour a l'école avec... Mon papa et ma maman faisait du parapente quand j'étais petite.

    @Lilly: Les bons souvenirs sont plus facile a garder en mémoire... Et j'ai eu des instits particulièrement chouettes. D'ailleurs, mon père et mon frère sont tombe sur notre ancien instit l'été dernier lors d'une randonnée... Ça rappelle des souvenirs.

    @Londoncam: Ça dépends de la taille des écoles je pense aussi. La grosse différence c'est que nous avions de toutes petites classes. On dirait que tu as toi aussi de bon souvenirs :)

    RépondreSupprimer
  5. Le rêve ! Je n'ai pas connu ça car j'étais dans une école catho pour filles. Je n'y étais pas trop mal mais rien de comparable.:-)

    RépondreSupprimer
  6. Mes souvenirs sont similaires en fait. J'ai grandi dans un village à la campagne où nous allions à l'école à pieds.
    Grâce à ma maitresse de CP, nous avons fait de la confiture de rhubarbe pour la fête des mères. Ma maitresse de CE1-CE2 nous a amené à la Poste et chez le boulanger (pour savoir comment cela fonctionne, découvrir des métiers). Elle aurait voulu nous faire connaitre la banque mais pensait (à raison je crois) que nous étions jeunes.
    Et notre maitre de CM1-CM2 nous a dispensé de cours un samedi matin et nous emmené faire de la luge: Comme le pyrograveur, impensable aujourd'hui!
    Mon école, bien que plus petite que celle de Etre et Avoir s'en rapprochait beaucoup.

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails