mercredi 5 décembre 2007

Mars 05: Retrouvailles

Fin mars 2005 je me suis rendue a l'aéroport avec deux grosses valises, bon billet d'avion et mon visa tamponné sur le passeport. Hubby devait me récupérer a l'aéroport d'Atlanta.
Durant tout le voyage (qui dure quand même dans les 9h), j'ai eu le temps de m'imaginer milles scénarios de retrouvailles, je me vois comme dans Love Actually mais aussi de stresser un peu. Ben oui, ça faisait 7 mois qu'on ne c'était pas vu quand même.
Il faut savoir que l'aéroport d'Atlanta c'est la plus gros hub des USA. Je vous fais grâce de la carte mais c'est quand même 6 terminaux, joints par un système de métro. Déjà il faut sortir de l'avion, suivre le troupeau vers l'immigration, se taper 1h de queue pour passer quelques minutes devant un agent d'immigration qui vous demande, en anglais bien sur, pour vous demander pourquoi vous êtes la. On montre patte blanche, visa, empreintes des doigts, photos et hop on va chercher ces bagages. Mais non je n'ai rien a déclarer voyons. Vous ne croyez quand même pas que je vais faire la queue avec les 50 autres personnes juste pour déclarer un pot de confiture non? Je redonne mes valises, je prends le métro, voici le terminal principal. Il est où mon américain? L'est pas la? Ouhou! T'es où? Je fouille du regard la file de personnes qui attends les passagers. Il y a du monde, mais je ne le vois pas. A ce moment la j'ai autant envie de le voir que de ne pas le voir. Je me questionne, ais-je fais le bon choix? Je fais quoi ici au pas des hamburger, avec une valise pour 4 mois de stage?
Je trouves mes bagages, je les récupères comme une grande fille. Je continue a regarder autour de moi, il n'est pas la. Heureusement il avait prévu le coup et peut avant mon départ j'avais reçu un paquet de sa part contenant des photos de son appart ainsi que deux cartes téléphoniques américaines. Je l'appelle donc pour lui dire ou je suis. Je lui en veux un peu de ne pas avoir été la. Je suis assise sur ma valise, fatiguée par le décalage horaire et les remises en question qui refusent de me lâcher.

Quelqu'un me tape sur l'épaule, je me retourne c'est lui. Je le reconnais a peine, il porte un visière, ces cheveux sont trop courts, il se penche pour m'embrasser, je me recule, je ne peux pas. Pas maintenant, c'est trop tôt, il est comme un étranger. Suis-je vraiment amoureuse de ce type? Ai-je rêvé? Il me dis qu'il comprends. Il m'aide a porter les bagages vers la voiture. Je me sens bête, je commence a avoir envie de l'embrasser mais il marche devant. Il fait un grand soleil dehors. Nous voila a la voiture, il charge les bagages. Surprise, il sort un bouquet de la voiture. C'est pour moi. Je souris. Je ne sais pas ce que je ressent, mais ce qui est sur c'est que j'ai envie de l'embrasser et je ne résiste pas. Il sourit et me dis que ça fait des mois qu'il l'attends celui la.
Le prochain baiser c'est a la station essence. Baiser électrique et magique. Ma peau frissonne de façon étrange a chaque fois qu'il m'effleure, lorsqu'il met sa main sur ma cuisse, torture délicieuse et presque insoutenable. Je continue a me poser des questions sur mes sentiments.

On est descendu chez mon parrain où on a passé trois nuits. Pas la peine de vous dire que j'avais la tête complètement dans le pâté ce soir là et que j'ai failli m'endormir la tête dans l'assiette. On a dormis ensemble (oui oui juste dormis), on se réhabitués peu à peu à être l'un à coté de l'autre.
J'ai réussi à lui faire goûter du foie-gras (non pas qu'il n'aime pas mais il est végétarien). Ensuite nous avons repris la voiture pour le Sud de la Floride, un peu au dessus de Miami. Sa sœur vit là bas et ils nous laissaient la maison pour quelques jours.
La route était longue, mais longue...
Je voulais lui dire que je l'aimais (oui j'avais enfin tiré mes sentiments au clair), mais impossible de le lui dire de voie vive. Du coup j'ai pris ça main et je l'ai écris du doigt au creux de sa paume, il m'a alors regardé sans rien dire (je croit que mon cœur c'est arrêté de battre du coup) puis enfin il m'a dit que lui aussi, énormément.

On a passé plusieurs jours tranquille en Floride. Ce n'étais que Mars mais pour moi il faisait déjà chaud dehors. Bon la piscine et l'océan étaient un peu frais, mais ça donne des excuses pour se faire réchauffer après.
Je me rappelle cette balade sur les bords de l'Océan, le ciel était tellement bleu et on était vraiment détendus. Nous avions vu deux types de mouettes. Les premières grande et à la tête toute noire faisait face au vent genre "Mr le vent nous coiffe, ne pas déranger", il y avait aussi ce tout petit oiseau que j'avais au début pris pour des bébés mouettes. Ces petites choses prenaient le soleil dans des trous de sable puis de temps en temps couraient jusqu'aux vagues avant de revenir en courant pour ne pas se faire mouiller. C'était à mourir de rire.
On pouvait aussi voir autour de nous les dégâts fait pas un précédent Ouragan. Entre les températures, l'humidité et les tempêtes, je ne comprends toujours pas pourquoi les gens vivent en Floride.

Je lui ait découvert un talent particulier: il sait faire les Maki/Sushi. Ça doit servir d'avoir des ancêtres japonais je suppose.

Nous avions voulu voir un match de base-ball des L.A. Dodges (baseball) qui font leur entraînement d'hiver en Floride, mais nous avions le mauvais journal, du coup le match n'existait pas, mais nous les avons vu s'entraîner au travers des grilles avant de profiter de la décapotable de sa sœur sur les routes bordées de Palmiers.

Le dernier soir nous étions enfin sortis (ben quoi il faut du temps pour se réhabituer l'un à l'autre). La nuit était belle, la file d'attente longue au restaurant, mais on s'en fichait un peu, ils avait pris nos noms, on attendais dehors. Nous regardions la réflexion de la lune sur l'océan. La lune jouait avec les nuages qui se transformaient en cadres particuliers.
Tout de même l'attente semblait longue, nous étions parmi les derniers dehors, après que de nombreuses réservations aient été appelées par la serveuse. Nous sommes donc retourné à l'intérieur et là on nous a annoncé que quelqu'un nous avait appelé voilà un bon moment et que nous n'avions pas répondu. Beau mensonge car nous étions resté au même endroit que les autres clients et notre nom n'avait jamais été prononcé.
Si on avait été comme tout Américain pas content nous aurions pu grogner et obtenir une réduction par exemple, mais voilà on s'en fichait. On voulait juste une table pour passer un petit moment ensemble sans avoir à cuisiner.

Le lendemain il a fallu se lever tôt, nous repartions pour la Caroline, à 16h de route de là... Nous sommes passé au travers d'un orage impressionnant. On se serait cru en pleine nuit alors qu'il n'était même pas midi. Hubby à ce jour n'a jamais eu à conduire sous une aussi impressionnante trombe d'eau que ce jour là.
La route était longue malgré les arrêts. Nous sommes arrivés chez lui à 2h du matin. Autant vous dire que 89% de mon cerveau dormais déjà, mais Hubby voulait absolument me montrer son appartement. J'ai tout vu, sans m'en rappeler. Ce ne sera que le lendemain que j'ai pu vraiment le découvrir et... je vous en parlerait plus tard

Ces retrouvailles n'étaient pas forcément comme je le pensais, finalement c'était un peu comme commencer une nouvelle relations. Nous avons pris notre temps et Hubby a été très respectueux vis à vis de ça. Je sais que ça n'a pas été facile pour lui. Ma réaction a l'aéroport n'était certainement pas ce à quoi il s'attendait. Mais après ces vacances hors du temps en Floride, nous avons trouvé nos repères, et de nouvelles bases sur lesquelles lancer notre cohabitation dans son appartement. Et je garde de précieux souvenir de ces quelques jour in the Sunshine State.

5 commentaires:

  1. Je crois que ce court séjour en Floride c'était exactement ce qu'il vous fallait: du temps pour vous retrouver rien que tous les deux. Ta réaction à l'aéroport est bien normale, mes copines ayant vécu des relations à distance décrivent le même genre de choses... En tout cas tu racontes tout ça drôlement bien, ma cousine.

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  2. @Londoncam: Oui tu as tout a fait raison vis a vis de la Floride.
    Ah ça me rassure un peu vis a vis de l'aéroport, récemment j'ai entendu que quelqu'un d'autre avec eu une situation similaire, mais je pense que Hubby l'a un peu mal vécu sur le coup, même si il a été très compréhensif et patient.
    C'est vrai?C'est vrai? Je raconte bien... ;)

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  3. je dirais comme camille que ta réaction était normale à l'aéroport!ayant moi même étudié en france pendant deux ans , mon mari (qui n'était encore que mon copain)me rejoignais tout les trois mois , et à chaque fois que je l'attendais à orly,j'avais des sentiments ambivalents à son égard...alors que j'attendais ce moment avec impatience..Bizzare!
    et t'en as de la chance que ton hubby saches cuisiner japonais.
    Et ce séjour en Floride , que de beaux souvenirs vous avez du vous constituer.
    à part ça , je dois encore patienter pour connaitre ce qu'a donné cette fameuse cohabitation!

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  4. Moi je sais, moi je sais ;-p !

    Et oui ma Cécy tu racontes très bien. Pour te raconter une anecdote, ma coloc parisienne, chaque fois qu'elle partait retrouver son copain en Floride était à la fois excitée comme une puce et en même temps avec la peur au ventre... Ils se retrouvaient en général "calmement" à l'aéroport et c'est ensuite que ça faisait chabadabada comme elle disait...

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  5. @Imane: Oui je sais maintenant que c'est assez commun, mais je m'en voulais un peu car je pense qu'il l'a mal vécu sur le coup.

    @Londoncam: lol j'aime bien le "c'est ensuite que ça faisait chabadabada"...
    Je pense que cette période d'adaptation est due au fait que durant la séparation c'est souvent l'imagination qui permet de garder le lien. Par la suite il faut remettre tout ça au niveau de la réalité.

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