mardi 19 juillet 2011

Expat, Immigrant et Expat United

Les réseaux d’expatrié sont nombreux sur la toile. Je fais parti d'ExpatBlog et de quelques autre forums ou je vais plus ou moins. C'est l'occasion surtout pour moi de découvrir des personnes dans la même situation, de partager des choses, voire de rêver d'autres pays.
Expat United est un des nouveaux de la série. Il y a les forums classiques, les bons plans et autre, mais ce que je trouve intéressant outre la communauté, c'est les Rendez-Vous de l'expatriation, une sorte de mini-conférence sur un sujet donné. Il y a de bonnes questions de posées, parce que mine de rien l'expatriation ça se réfléchie, et des rencontres avec des exert qui partagent leur savoir.
Un dont le thème me semblait intéressant mais que je n'ai pas pu suivre c'est Le retour d'expatriation, le vrai départ ?. Heureusement il y a une page récapitulative. A peine entamée la lecture je suis tombée sur ces phrases qui m'ont fait réfléchir.

Commençons tout d'abord par une définition de l'expatrié par rapport au voyageur. On est expatrié à partir du moment ou l'on vit plus six mois à l'étranger.

Comment préparer le retour ?
Le retour se prépare dès le départ en expatriation.
Je me définie souvent comme une expat,  vis a vis de cette communauté, sur le blog et en me présentant aussi parfois. Mais en fait je pense que le terme n'est pas correct, pas dans mon cas. Pourquoi? Car je n'ai tout simplement pas prévu de rentrer en France pour le moment.
A lire ce comte rendu je me réalise que la plupart de ceux qu'on considéré comme des Expat sont la de façon temporaire. Il y a une limite de temps, que ce soit un contrat professionnel ou autre.
Or je suis titulaire d'une carte verte. Puis-je encore m'appeller expatriée alors que j'ai en main le symbole même de l'immigrant? Une expat qui considère un jour prendre la double nationalité? On est loin du contrat de deux ans non? Donc si ma famille et ma culture reste française je suis bel et bien une immigrante...
Pour le moment je ne me vois pas quitter les USA. La différence viens dans mon cas du fait que je suis venue non pas pour le travail mais pour mon mari qui est américain. L'objectif est celui d'une vie commune, de famille, dans son pays a lui.

Je pense qu'on peut facilement passer d'un statut a l'autre. On peut venir comme expat et devenir immigrant si le pays ou autre plaisent. On peut aussi être immigrant et s'expatrier ensuite ailleurs (je ne serais pas contre). C'est un peu la réflexion de qu'est ce qui fait un immigrant vs. un expatrié.
D'ailleurs sur le sujet il y a un article trés intéressant qui se cale tout a fait dans ma réflexion: L'Apartheid Global, Suis-je Immigré ou Expatrié?
L'article mentionne justement la connotation négative du terme "immigrant", ce qui explique pourquoi ce n'est pas un mot que l'on utilise facilement pour soi. Je pense d'ailleurs qu'outre cette vision négative, admettre que l'on est immigrant c'est aussi lacher prise avec son propre pays, accepter que l'on vit ailleurs et sur du long terme et ce n'est pas toujours facile a accepter finalement.

Il m'arrive parfois de réfléchir a qu'est ce que je ferrais si, par malheur,  il arrivait quelque chose a Hubby ou si on se séparait. Est-ce que je retournerais en France, est-ce que je continuerais a vivre ici? Je pense que j'aurais tendance a fuir les deux en fait. Partir ailleurs, car comme c'est dit dans le Rendez-Vous:
La difficulté du retour est-elle proportionnelle au temps passé en expatriation ?
JP : après 5 ans à l'étranger, cela devient difficile de revenir.
Je suis ici depuis presque 5 ans justement. J'ai changé et mon pays aussi. Un peu comme deux amis qui suivent des routes différentes, savent s’apprécier mais ont perdu une certaine complicité. Revenir serait possible, mais certainement difficile.
J'ai l'habitude de dire que je suis française, peut être devrais-je dire immigrante française?
Pour ceux qui vivent a l’étranger, vous considérez vous comme voyageur, expatrié, immigrant? Pourquoi?


The expat networks are numrous on the web. I'm a member of Expatblog and a few other forums where I'm more or less active. It's the opportunity for me to discover other people in a similar situation, share thing, dream of other countries.
Expat United is one of the new ones. They have the usual forums, good tips and all, but what I find interesting besides the community is their Expat Meetings, a type of mini-conference on a given subject. There are some good questions asked, especially since (no kidding) moving overseas is something that need to prepared, and there are some people around here with expertise to share.
One of the themes that I found interesting but couldn't catch was: Coming back from expatriation, the real departure? Thankfully there is a summary of it. As soon as I started reading it I came upon these sentences that made me think:

Let's start first with a definition of the expatriated compare to the traveler.
One is an expatriate after leaving over six months in a foreign country.


How do you prepare the return?
The return gets prepared as soon as one lives for expatriation.
I usually define myself as an expat, toward that community, on the blog and even sometimes when I introduce myself. But the more I think about it, the more I think it's incorrect in my case. Why? Because I simply have no plans to go back to France for the time being.
Reading this summary, I realized that most of those who consider themselves expats are there temporarily. There is usually a time limit, may it be a contract or something else.
However I am the bearer of a Green Card. Can I still call myself an expat when I hold in my hand the symbol of an immigrant? An expat who considers one day getting dual citizenship? That's a little far from some two year contracts don't you think? So if my family and my culture remains French I'm very well an immigrant...
For now I don't see myself leaving the USA. The difference in my case comes from the fact that I didn't come here for work but for my American husband. My goal is to have a common life, a family, in his country.

I think one can easily go from one status to the other. One can come as an expat and become an immigrant if they enjoy the country they're in. One can also be an immigrant and then expatriate themself somewhere else (I wouldn't be against it). It's a bit of the reflexion of what makes an immigrant vs. an expat. In fact there is an interesting (French) article that fits perfectly with my reflexion: L'Apartheid Global, Suis-je Immigré ou Expatrié?
The article mentions in fact the negative connotation of the expression "immigrant", which explains we don't often use it to discrive ourselves. I think that beyong the negative view, admitting to be an immigrant is also letting go of your own country, accept that we live somewhere else for a long time, and truth be told it's not always that easy to accept.

Sometimes I think about what I would do if, God forbid, something happened to Hubby or we split up. Would I go back to France? Would I remain here? I think I would more likely run away from both. Go away, because as is said it the conference:
Is the difficulty of the return proportional to the time spent as an expatriate?
JP: after 5 years in a foreign country, it becomes hard to come back.
I've been here for almost 5 years in fact. I've changed and so has my country. A little bit like two friends who followed different path, who can appreciate one another but have lost some of the complicity. Going back would be possible, but difficult for sure.
I'm used to say that I'm French, maybe I should now say French Immigrant?
For those who live in a foreign country, do you consider yourself a traveler, an expatriate, an immigrant? Why?

6 commentaires:

  1. Dans mon cas précis, on a longtemps vécu à l'étranger, avec un retour en France pour des vacances une fois par an. Cependant je me suis toujours considérée comme une expat', car à chaque fois je savais que nous étions dans le pays pour un CDD (même si fort apprécié). De même lorsque j'étais à Londres. J'ai décidé d'y rester plus longtemps que les 3 mois prévus à l'origine, mais je savais au fond de moi que je rentrerai en France.

    Ce qui est curieux, c'est que j'ai vécu autant à l'étranger qu'en France, mais je me suis toujours sentie française.
    Par contre le sentiment que tu décris à savoir "c'est mon pays mais on s'éloigne comme deux bons amis", je le ressentais quand on vivait en Afrique. Car même en changeant de pays, on restait "ceux qui vivent loin pour longtemps" et donc vivent une réalité différente des français en France.

    C'est un sentiment que j'ai beaucoup moins aujourd'hui car je me suis réapproprié le pays, mais ça m'a pris quelques années.

    RépondreSupprimer
  2. Je me sens immigrée même si je dis généralement expat en parlant de moi.

    Cela fait bientôt 8 ans que je vis ici, mon fiancé est allemand, mon fils binational. Je n'ai pas du tout l'intention de rentrer vivre un jour en France.

    Je suis partie à la fin de mes études (et pendant aussi), je n'ai jamais travaillé en France, je ne suis pas employé par une entreprise française ni impliquée dans la communauté française.

    Oui, la France me manque alors on essaye d'y aller 1-2 fois par an. Hier, mon fiancé a branché une radio (qui fonctionne via la wifi) dans la cuisine comme ça, il me suffit de l'allumer pour écouter la radio française. J'étais aux anges!

    PS: je te lis très régulièrement, mais ne commente jamais (ou presque!). Ségolène

    RépondreSupprimer
  3. @Londoncam: Je suis tout a fait d'accord avec ton point de vue, c'est la différence de savoir si tu reviens ou pas en fait. Je ne qualifierais pas tes parents d'immigrés, même expat... En fait je crois que j'ai du mal à attacher un mot aux gens que je connais, pour moi tes parents (et nos grand-parents d'ailleurs) ont vécu ailleurs, voyagé...
    J'aime ton expression: se réapproprier le pays. C'est sur que ce n'est pas facile, mais comme j'ai lu ailleurs, finalement il faut un peu considérer ca comme une nouvelle "expatriation" plutot qu'un retour a la maison...

    @Ségolène: Il me semble que tu commentais il y a un moment de ca, ou alors c'était chez Londoncam.
    La famille (mari/enfants) joue je pense beaucoup sur l'approche expat. vs. immigrant car on sort de l'aspect économique.
    Il m'arrive d'écouter la radio francaise sur l'ordi mais c'est rare. Ca fait quand meme du bien de temps en temps d'entendre parler francais.

    RépondreSupprimer
  4. Ton article est m'est très intéressant car je me suis toujours demandée pourquoi certains immigrants se disent "expat" au lieu d'"immigrants" et la notion négative dont tu parles me semblait être la réponse.

    Avec maintenant 3 nationalités, je ne m'identifie pas plus française que canadienne. Si je me pose la question "revenir ou pas?", je ne saurais dire de quel pays à quel autre... Et puis, mon mari et moi pensons aller vivre ailleurs (un quatrième pays pour moi)!

    RépondreSupprimer
  5. Oui, je commentais chez Londoncam, ici aussi peut-être, je ne sais plus vraiment. Depuis, je suis en "sous-marin".

    Je suis d'accord avec toi, le mari, les attaches jouent beaucoup. Mais même quand je me suis retrouvée seule ici avec mon fis (après mon divorce), on est resté. Pour qu'il continue de voir son papa allemand et parce que repartir en France m'aurait donné l'impression d'abandonner la bataille. Ça a été très difficile au début (cela faisait 2 ans que j'étais là) mais j'ai tenu le coup et j'ai la vie que je voulais: un enfant bilingue et désormais avec mon fiancé la perspective d'en avoir d'autres!

    Pour le français, mon fils a changé nombre de mes habitudes: on parle (enfin, surtout moi, lui répond généralement en allemand ou franco-allemand), on lit, prie, chante, regarde des vidéos en français. Pour que la langue passe par d'autres supports que maman. Parce que c'est important pour moi de lui transmettre ma culture. Mais je crois que c'est ce qu'essayent de faire la plupart des parents dans notre cas.

    Ségolène

    RépondreSupprimer
  6. @N: Il y a la notion négative, et puis aussi lacher prise avec son pays d'origine je pense. Ca me fait bizarre de me decrire comme immigrante.
    Tu decris par contre mon ressenti, une fois qu'on a le virus de la bougeotte c'est difficile d'en guerir.

    @Segolene: Tu crois que ca aurais ete different sans ton fils? Car c'est une attache forte au pays quand meme du coup.

    Felicitations pour ton fiancé, tu as bien fait de rester quoi ;)

    Merci pour tes informations vis a vis de la transmision de la langue. Desolé d'avoir mis aussi longtemps à répondre.

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails